Une de mes phrases préférées est :
Les paradoxes d’aujourd’hui sont les préjugés de demain.
J’étais persuadé qu’elle était de Paul Valéry, mais Google m’assure qu’elle est de Marcel Proust.
On ne peut pas vivre sans préjugés. On a forcément des préjugés. Le problème est de savoir s’en détacher au moment opportun, de ne pas se laisser emporter par eux, de leur faire la chasse quand c’est possible. Le problème est surtout d’être conscient de ses préjugés, d’être conscient que bien des choses, sans en avoir l’air, sont des préjugés.
Pour reprendre une autre formule, dont j’ignore l’origine, on a besoin d’avoir des « idées arrêtées, mais pas toutes au même endroit ».
Tous les préjugés ne sont pas faux. Ils ont une histoire, une cohérence, une logique, voire une dynamique.
Tous les préjugés ne sont pas nocifs. Les préjugés sont des raccourcis, comme les réflexes, et certains réflexes peuvent sauver la vie. On n’a pas toujours le temps de réfléchir, on n’a pas toujours le temps, alors on s’appuie sur des préjugés. Ça permet de réagir plus vite, d’aller plus loin, de gagner du temps.
Bien évidemment — faut-il le rappeler ? — certains préjugés sont faux, nocifs, dangereux et criminels.
Les préjugés de demain sont issus de paradoxes d’aujourd’hui, et certains préjugés d’aujourd’hui sont issus de paradoxes d’hier.
Il faut comprendre les paradoxes d’hier et d’avant-hier pour mieux comprendre aujourd’hui.
Il faut comprendre les paradoxes d’aujourd’hui pour mieux préparer demain.
Y contribuer est une des ambitions secrètes de ce blog.
Bonne soirée.
Je ne connaissais pas cette phrase et n’avais jamais fait le lien entre Préjugés et Paradoxes … Me voilà « aware » et prête à de nouvelles connexions cérébrales et intuitives 😉 Merci.