Des décennies de gaspillages

J’ai grandi dans les années 1970s et 1980s. J’ai vécu dans les années 1990s, 2000s, etc.

J’ai grandi dans un univers où économies d’énergie, réchauffement climatique, et toutes ces sortes de choses, étaient des vérités fondamentales.

Puis j’ai vécu dans un monde où personne n’en avait rien à foutre.

Quelques remarques là-dessus, écrites par petits bouts au milieu du mois de juillet 2022, alors que la moitié de la France est écrasée par une énième canicule sans précédent (40°C le jour, 27°C la nuit) ; et alors que la moitié de l’Europe se prépare à passer un hiver avec de très graves pénuries énergétiques.

Quelques remarques à travers des décennies de gaspillages. Des décennies gaspillées. Les années que j’ai passées sur cette planète.

When you were young and your heart / Was an open book

Je suis né au début des années 1970s.

J’ai grandi dans un univers mental sérieux.

Faire des économies d’énergie, éviter ou limiter les gaspillages, ça ne semblait pas ridicule, ni même futile. C’était sérieux. C’était partout. C’était un noble slogan, c’était un impératif vertueux, comme l’hygiène ou la tolérance. C’était aussi un axe de communication gouvernemental – il y avait même une mascotte, aux faux airs de Casimir. Au commencement était Giscard.

Faire des économies d’énergies, c’était une consigne qui reliait tous les niveaux, des impératifs collectifs aux impératifs individuels. Éteindre la lumière quand on sort d’une pièce. Ne pas trop chauffer. Ne pas chauffer des pièces inutilisées. Limiter l’éclairage public. Ralentir la circulation. Limiter et concentrer le trafic automobile. Développer le réseau ferroviaire. Changer d’heure deux fois par an.

Il fallait faire des économies, parce qu’on craignait la pénurie. Ce n’étaient pas juste les grands-parents qui se rappelaient la guerre et l’immédiate après-guerre. On craignait, comme en cet été 2022, de devoir arrêter le pays faute d’hydrocarbures en quantité suffisante. On craignait, comme en cet été 2022, de ne pas pouvoir se chauffer l’hiver suivant faute d’hydrocarbures en quantité suffisante. Diverses mesures de rationnement avaient déjà été expérimentées lors du premier choc pétrolier – la plus marquante, visuellement, avait été, aux Pays-Bas, de fermer les autoroutes le dimanche. L’heure d’été était une mesure emblématique des économies d’énergie.

Sortir le pays de sa dépendance aux énergies fossiles importées était une des principales justifications du programme électronucléaire français. Il s’agissait de mettre fin à la dépendance avérée au pétrole du guêpier du Moyen-Orient mise en lumière par les « chocs pétroliers » de 1973 et 1979. Il était aussi question d’éviter une dépendance hypothétique aux gazoducs venant d’une puissance hostile à travers l’Est de l’Europe, mis en chantier dans les années 1970s et objets d’une des plus stridentes crises transatlantiques de la fin de la Guerre Froide.

Limiter la consommation de pétrole était typiquement une des explications du succès de l’industrie automobile japonaise. Le Japon montrait la voie au reste du monde industrialisé : des voitures plus petites, plus légères, utilisant moins de métal, plus performantes, mieux conçues, et in fine utilisant moins de carburant. More is less. Small is beautiful. Économiser l’énergie, toujours, à tout prix. Toujours moins de litres de carburant nécessaire pour faire 100 kilomètres : 6 « litres aux 100 », 5 litres, 4 litres, comme on disait à l’époque. Le progrès c’était ça : économiser l’énergie, économiser le pétrole, économiser les ressources.

Limiter la consommation de pétrole était aussi un des objectifs de la politique des transports, notamment ferroviaire. La France construisait ses premières lignes à grande vitesse, mais elle poursuivait aussi l’électrification de ses lignes ordinaires. Il était clair qu’il valait mieux transporter les voyageurs et les marchandises par des trains électriques, plutôt que par des véhicules à pétrole. Il était clair que c’était l’intérêt général. C’était cohérent, c’était cohérent avec tout le reste. On pourrait trouver d’autres exemples.

Sortir du pétrole et des énergies fossiles, faire des économies d’énergie, c’était aussi, graduellement, de plus en plus, justifié par la crainte de l’effet de serre, la peur du réchauffement climatique.

Car, on l’a oublié par la suite, dans les années 1980s, dès les années 1980s, il n’y avait plus guère de doute pour les scientifiques : l’augmentation du taux de gaz carbonique (ou dioxyde de carbone, les deux dénominations étant alors assez répandues), et dans une moindre mesure de quelques autres gaz à effet de serre comme le méthane, entraine le réchauffement climatique. Ce n’était pas une croyance, ça n’a jamais été une croyance : c’était un fait, c’était un fait scientifiquement établi.

Le 23 juin 1988, l’audition du climatologue de la NASA, James Hansen, devant le Sénat américain avait définitivement défini la situation : « Global Warming Has Begun ».

Le 2 janvier 1989, Time Magazine présentait non pas sa « Person of the Year », mais la « Planet of the Year » : « Endangered Earth ».

On a oublié tellement de choses. On a même oublié que, dans un petit livre paru en 1987, intitulé « 12 clés pour la géologie », avant de devenir une des égéries les plus grotesques des « climato-négationnistes », alors qu’il n’était encore qu’un scientifique anonyme et pas une célébrité télévisuelle, Claude Allègre avait brillamment résumé le constat :

En brûlant des combustibles fossiles, l’homme a augmenté le taux de gaz carbonique dans l’atmosphère, ce qui fait, par exemple, que depuis un siècle la température moyenne du globe a augmenté d’un demi-degré.

Vu de 1989, la peur du réchauffement climatique pouvait être la grande peur du XXème siècle. La peur de fondre, la peur de brûler, la peur de crever de chaleur – j’écrirai un jour un autre billet juste là-dessus.

Vu de 1989, il était clair qu’enrayer le réchauffement climatique allait être, devait être, serait la principale priorité pour les prochaines décennies. Vu de 1989, il était clair que limiter les émissions de dioxyde de carbone et autres gaz à effet de serre allait être, devait être, serait la principale priorité pour les prochaines décennies. Vu de 1989, il était clair que limiter l’exploitation des hydrocarbures – sans même parler du charbon ! – était un impératif vital. Vu de 1989, tout ça était parfaitement clair – pour ce que j’en savais et ce que j’en comprenais.

On pouvait être optimiste : le 1er janvier 1989 était entré en vigueur le protocole de Montréal, approuvé en 1987, limitant drastiquement les chlorofluorocarbures (CFC) qui attaquaient la couche d’ozone. Ça allait marcher – et d’ailleurs, par parenthèse, ça a marché. On allait probablement pouvoir faire un protocole analogue pour le dioxyde de carbone (CO2). C’était cohérent avec tout le reste : économies d’énergie, réduction de la dépendance au pétrole, progrès scientifique et progrès social. C’était cohérent. C’était nécessaire. C’était sérieux.

Une première occasion a été manquée à Noordwijk, aux Pays-Bas, en novembre 1989.

Les suivantes seront manquées aussi : Rio 1992, Kyoto 1996, Paris 2015, etc. Business as usual. Capitalocène.

1990 restera juste comme l’année zéro des mesures de dioxyde de carbone dans les vains protocoles internationaux.

1960: 315 ppm 
1970: 325 ppm (+10)
1980: 335 ppm (+10)
1990: 355 ppm (+20)
2000: 370 ppm (+15)
2010: 390 ppm (+20)
2020: 415 ppm (+25)

(Source ici. Les arrondis sont de moi. Mon goût des chiffres ronds me perdra.)

You used to say live and let live

J’ai grandi dans un univers mental où économies d’énergie, réchauffement climatique, et toutes ces sortes de choses, étaient des vérités fondamentales.

Puis j’ai vécu dans un monde réel où personne n’en avait rien à foutre.

Vraiment.

Réellement.

Personne n’en avait rien à foutre. Et aujourd’hui encore, nombreux sont ceux qui n’en ont rien à foutre.

Je n’ai rien compris. J’ai vu toutes sortes de choses aberrantes. Et j’en vois encore.

J’ai fréquenté des écoles d’ingénieurs, des grandes entreprises, et autres lieux supposés remplis de gens supposés sérieux – et à peu près personne n’en avait rien à foutre du changement climatique, des gaz à effet de serre, de l’énergie, et de toutes ces sortes de choses. Fallait juste être cool, et ces trucs-là, c’était pas cool.

J’ai vécu dans quelques pays industrialisés, et personne n’en avait rien à foutre. Fallait juste être cool, et ces trucs-là, c’était pas cool.

En l’an 2000, j’ai passé quelque temps aux États-Unis d’Amérique. J’ai vu les SUVs, les orgies de climatisation et autres cochonneries énergivores, j’ai vu le gaspillage érigé en mode de vie – en « marqueur identitaire », comme on dit maintenant. Je pollue, donc j’existe. Polluo ergo sum.

En 1992, au sommet de Rio, le président George H. W. Bush, élu en novembre 1988, en campagne pour sa réélection, avait très fameusement déclaré :

The American way of life is not negotiable.

Il n’était pourtant pas trop tard. Le « mode de vie américain » aurait pu évoluer dans un sens positif ; il a dégénéré, il est devenu de plus en plus hideux, et il s’est répandu partout. Il s’est fait à la fois prétexte et totem de tous les gaspillages sur tous les continents. Il salit tout ce qu’il touche, comme une marée noire.

À l’automne 2000, l’industrie pétrolière s’est payée un nouveau président, Dick Cheney, avec comme prête-nom George W. Bush, le fils de son père. Puis ils se sont payés un certain nombre de guerres imbéciles, pour le pétrole notamment. Et ils se sont aussi payés toutes sortes de marchands de doute et autres faussaires. J’ai vu – on a vu, tout le monde a vu, et puis ça continue, encore et encore.

Dans les années 2000s, en Europe, j’ai observé le déferlement de toutes sortes de gaspillages. L’explosion du transport aérien « low-cost ». Les écrans publicitaires illuminant les gares et les métros. L’éclairage à outrance des lieux publics. Les tours de La Défense et d’ailleurs perpétuellement illuminées. Des SUVs aussi, partout, évidemment. Des bagnoles toujours plus grosses, lourdes, laides et énergivores. Toujours plus d’autoroutes, toujours moins de trains. Toujours plus. Rien à foutre du reste.

J’aimerais parler de ces années-là, de ce monde-là, au passé, au passé révolu, à l’imparfait ; mais c’est le présent qui s’impose.

On ne parle plus d’ « économies d’énergie » — et puis, éteindre les lumières en sortant d’une pièce c’est chiant, c’est pas cool. Suggérer qu’on pourrait éteindre les lumières et les ordinateurs des bureaux la nuit, c’est pas cool. Suggérer qu’on pourrait éviter de prendre l’avion ou la bagnole dans toutes sortes de circonstances, c’est pas cool. Insinuer que le bilan carbone de toutes sortes de cochonneries est désastreux, c’est pas cool. C’est pas cool. Ce qui est cool, c’est consommer. Et vendre.

On ne parle plus d’ « aménagement du territoire », nulle part, on ne parle que de « concurrence libre et non-faussée ». On n’a plus que mépris pour le bien public, on ne célèbre plus que la réussite privée. Le néo-libéralisme est un cancer de l’esprit, en métastase depuis les années 1990s. Il ne faut pas aménager, il faut vendre.

On ne parle plus de « politique des transports », là aussi on ne parle que de « concurrence libre et non-faussée », de dépeçage des services publics et de pillage des aides publiques. Court-terme, court-terme, court-terme. Pognon, pognon, pognon. On a même vu ces dernières années un « Ministre des Transports » jouer principalement le rôle de VRP de start-ups bidons vendant des gadgets énergivores pour oligarques désœuvrés, avant de se faire embaucher par l’une d’entre elles. Il ne faut pas organiser, il faut vendre — et parfois se vendre.

Et, à côté des réussites éclatantes des vendeurs de saloperies climatocides, j’ai vu les succès éclatants des marchands de doutes climatosceptiques, tous plus répugnants les uns que les autres. J’ai vu aussi les plus gros pollueurs s’auto-proclamer bruyamment alliés de l’environnement. J’ai même vu des revendeurs d’hydrocarbures expliquer que le gaz naturel est une énergie verte qui n’émet presque pas de dioxyde de carbone. Presque ! Mais bien sûr ! Bref, j’ai vu le capitalisme achever de tout privatiser, tout corrompre, tout dépecer. C’est ignoble, mais ça marche, pour eux, et c’est tout ce qui compte, pour eux. Vendre, vendre, vendre.

Là aussi, il y aurait des pages et des pages à écrire. Le stade suprême du capitalocène. Mais surtout, au fond, dans ce monde réel de ces décennies-là, comme dans mon univers mental de celles d’avant, il y avait, il y a, il y a vraiment une grande cohérence. Et la cohérence de ce monde-là tient en ces quelques mots : Rien à foutre.

Rien à foutre de polluer, rien à foutre de gaspiller, rien à foutre de rien. Parfois un peu de petite bonne conscience à bon marché à coups de « petits gestes », et puis plus rien. Ne pensez pas ! Consommez !

En marche, le gaspillage ! En marche, les traités de libre-échange imbéciles et les délocalisations criminelles ! En marche, l’inconscience ! En marche, la mise en coupe réglée d’EDF et de sa soi-disant « rente nucléaire », livrée à la cupidité de quelques opérateurs privés irresponsables ! En marche, le pillage ! En marche !

Il faut être « cool ». Et surtout, il faut ne pas être « pas cool ». Et parler de gaz à effet de serre, parler d’économies d’énergie, parler d’investissements, de capacités, de réglementations, de planification, de long-terme et de bien commun, c’était pas cool. C’étaient des trucs pas cool des gauchos et des écolos, des emmerdeurs et des frustrés. C’était négatif, et il fallait être positif. Il faut être positif ! Puisqu’on vous dit qu’il faut positiver ! Taisez-vous les négatifs !

Il fallait être cool, il fallait bien survivre, il fallait juste se contenter de consommer et de ne pas voir. Alors, assez incapable de ne pas voir, mais surtout incapable d’être audible, impuissant sur ces sujets-là comme sur tout le reste, je me suis tu. J’ai gardé ce que je pensais pour moi.

Je pense à ce que je ne peux pas dire.

Il n’y a pas de place pour les rabat-joie, les névrosés et les complexés.

J’ai quand même essayé de vivre, ou plutôt de survivre. Je me suis épuisé à sauver les apparences.

Étant sociologiquement un privilégié, j’ai participé à divers gaspillages. J’ai participé à ces décennies de gaspillages — typiquement, j’ai fait des voyages en avion à l’utilité très discutable. J’en ai honte, mais qu’est-ce que je pouvais faire d’autre ? Je grillerai en enfer, on n’en est plus très loin, et je n’ai plus que quelques années à tenir de toutes façons, mais c’est un autre sujet. J’ai honte, et je n’ai guère d’excuses.

Fallait « être dans le réel » ! Fallait être réaliste ! Fallait être positif ! Fallait s’écraser devant les positifs, devant celles et ceux qui « sont dans le réel », qui vous écrasent en vous assénant que, eux, ils savent, eux, ils savent ce qui est important, eux, ils « sont dans le réel », et que toi, toi tu n’es qu’un abruti à te préoccuper de choses qui n’intéressent personne, qui sont juste dans ta tête, qui sont pas cool et qui font chier tout le monde.

Faut être cool ! Faut être positif !

Seulement voilà, à la fin, les négatifs avaient raison.

Les négatifs ont raison.

Greta a raison.

Cassandre avait raison.

You know you did / You know you did / You know you did

J’ai grandi dans un univers où économies d’énergie, réchauffement climatique, et toutes ces sortes de choses, étaient des vérités fondamentales.

Puis j’ai vécu dans un monde où personne n’en avait rien à foutre.

Je crois qu’aujourd’hui je vis dans un monde où ceux qui en ont le plus viscéralement rien à foutre, ce sont ceux qui sont aux manettes – « les connards qui nous gouvernent », comme les a surnommés Frédéric Lordon en mars 2020.

Ils sont aux manettes depuis bien longtemps. Ils n’ont rien lâché. Ils sont décidés à ne rien lâcher, même s’ils sont très forts pour faire semblant – et ils ont des armées de connards de communicants et assimilés pour les y aider, sans parler d’armées tout court. Un jour ils sembleront ridicules, mais en attendant ils nous mènent à des catastrophes. Ils sont persuadés que leur Titanic est insubmersible.

Comment croire un seul instant qu’ils vont devenir sérieux ? Ils ne sont sérieux que quand il s’agit d’argent et de domination. Ils ne sont pas sérieux quand ils parlent des gens et de l’humanité.

Typiquement, quand le régime Macron parle de « sobriété énergétique », qui imagine que ça s’appliquera aux jets privés des oligarques ? Quand il parle de « planification écologique », qui imagine que ça sera autre chose qu’un nouveau moyen de canaliser des fonds publics pour sécuriser les profits privés des multinationales et des banques ?

Comment croire un seul instant qu’ils vont tenter d’éviter les catastrophes et les effondrements ? L’épisode du Covid-19 l’a montré de manière flagrante : les connards qui nous gouvernent aiment les fléaux. Ils adorent les catastrophes, et ils adorent prendre les gens pour des cons. Ils adorent nous faire vivre avec les fléaux. Ils sont persuadés qu’ils sauront en profiter. Ça leur permettra de justifier leur autoritarisme, leurs pillages et leur mépris – mépris dont le synonyme le plus achevé est l’exhortation à la résilience : « Soyez résilients, bande de cons, et faites pas chier ! »

Give in and cry

J’ai grandi dans un univers conscient et complexé. Puis, j’ai vécu dans un monde inconscient et bêtement décomplexé. Je hais le monde dans lequel je vis, même si je m’y adapte comme je peux. Je ne sais pas ce qui vient ensuite. J’aimerai bien un monde sérieux, conscient et intelligemment complexé. Mais j’ai du mal à voir.

Excusez-moi d’être pessimiste. Excusez-moi d’être négatif. J’aurais adoré être optimiste. J’aurais adoré être positif. J’aurais adoré faire partie d’un grand mouvement progressiste. Mais ça ne n’est pas trouvé. Il n’est peut-être pas trop tard, mais j’ai du mal à voir. Je suis désolé.

Bonne nuit.

 

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8 commentaires pour Des décennies de gaspillages

  1. Ogodei_J dit :

    Exactement le même ressentit.

    Et d’autant plus avec ce complexe du sauveur écologique qui au final ne peut rien faire à part « consommer moins » chose que je fais d’instinct depuis tellement longtemps.

    C’est pour ça, il doit bien y avoir une raison de tout cela. A qui profite le crime ?

  2. xyz dit :

    ben, oui… difficile de dire le contraire. Ah, si, on ne dit plus « cool » mais « sexy » ou « glamour ». Même nos lieux de vie, entendre ville ou village, se doivent d’être sexy. Entendu plusieurs fois de la part d’agents immobiliers lors de nos recherches de maison.

  3. Gilles dit :

    ça fout les boules de voir quelqu’un écrire exactement ce que l’on pense. Je suis né en 1970 et je ne me reconnais pas dans ma génération de conducteurs de SUV et de « voyageurs » qui vont à Punta Cana ou à Djerba. Tout ce qui est écrit là, j’aurais pu l’écrire (même le passage sur l’orgie de consommation aux USA en 2000). Même la photo de Blade Runner est appropriée (une photo de Mad Max 2 est à garder pour bientôt) Je me sens moins seul :nous sommes 2. J’espère bien que nous sommes plus nombreux..

  4. Bruno dit :

    Merci d’avoir su mettre dans vos mots, ce ressenti obsédant qui casse les avenirs de chacun

  5. Aude Vidal dit :

    Oui… Pour poursuivre cette lecture, je citerais Criminels climatiques de Mickaël Correia, La Croissance verte contre la nature d’Hélène Tordjman et Greenwashing. Manuel pour dépolluer le débat public (collectif). Pour se rappeler que malgré tous les discours qui nous assurent que les questions écologiques sont désormais prises en considération dans chaque décision politique et économique, le capital ne fera jamais un geste pour éviter la catastrophe, seulement pour en tirer le meilleur profit. Le nucléaire, la compensation carbone et tant d’autres fausses solutions sont des plaies qui se rajoutent à la consommation d’hydrocarbures et à la dégradation du monde, au sens naturel et social.

Tous les commentaires seront les bienvenus.